Article écrit par Francis Mateo le 12/11/2020 pour Le petit journal
Installé à Barcelone depuis près de vingt ans, le chef d’entreprise français Bernard Retali met à profit son expérience professionnelle dans le milieu de l’assurance en signant un roman qui réunit les bons ingrédients du polar : sexe, drogue et business. Dans le monde pas toujours reluisant des multinationales. Suspens garanti.
Un grand dirigeant d’une compagnie d’assurances retrouvé nu, pendu dans sa suite d’un grand hôtel londonien : comment vous est venue l’idée de la scène qui ouvre « L’Assurance des pantins » ?
L’histoire de ce personnage principal, Jean Beaumont, relève évidemment de la fiction, mais ce fait divers a réellement eu lieu. Et il concernait d’ailleurs une personne que je connaissais bien,ou plutôt que je croyais bien connaître… C’est à partir de là, j’ai eu l’idée d’écrire ce polar qui se déroule dans un monde auquel j’ai consacré jusqu’ici toute ma carrière, c’est à dire celui de l’assurance.
Un monde pas si policé qu’on l’imagine, à vous lire. L’assurance est-elle un univers si impitoyable ?
C’est plutôt l’amour et la drogue qui scellent ici le destin du protagoniste. Mais il est vrai que l’assurance cache aussi son côté obscur, même si cet univers est un peu un prétexte pour dénoncer plutôt le milieu des multinationales. Avec parfois des aspects assez ridicules, comme ces réunions vides de sens, à débiter des « américa-niaiseries » dans un anglais plus qu’approximatif, alors que chacun pourrait se faire entendre dans sa langue ; ou encore cette énergie vainement dépensée à des fins politiques pour occuper les meilleurs bureaux et les meilleures places.
Est-ce que le roman sert aussi à remettre en question une organisation du travail parfois absurde ?
L’objectif de « L’Assurance des pantins », c’est d’abord de tenir en haleine le lecteur avec le rythme du polar, et avec de l’humour aussi, car il y a dans ce milieu de l’assurance comme partout ailleurs des personnes qui sont un peu « décalées ». Mais bien sûr, c’est également un moyen d’évoquer un monde du travail qui peut être décevant par bien des aspects, malgré le côté « glamour » des multinationales et d’un univers globalisé. On évoque ainsi souvent des grands principes, comme c’est justement le cas de la solidarité en matière d’assurances, sans les mettre en pratique dans l’exercice quotidien du métier…
… Et on se retrouve avec des cadavres dans le placard ?
C’est en effet ici le cas ! Preuve que, derrière un business qui peut être florissant, les belles idées ne font pas toujours des responsables d’entreprises et des salariés épanouis. Mais c’est en tout cas une une bonne matière pour le polar.
« L’assurance des pantins » – Bernard Retali – Ed. Librinova
15 Février 2019. Jean Beaumont, dirigeant d’une compagnie d´assurances est retrouvé nu, pendu dans la suite d’un palace londonien. « L’Assurance des pantins » retrace le parcours de cet homme pendant les cinq années qui ont précédé ce drame. Inspiré de faits réels, ce roman/thriller décrit sur un ton ironique un environnement souvent discrédité, celui de lassurance.